De nombreuses études épidémiologiques ont montrés que les maladies parodontales étaient parmi les affections les plus fréquentes dans le monde. La parodontite chronique sévère est la sixième affections la plus prévalente au monde. Des travaux ont montrés l’association de celles-ci avec la consommation de tabac, d’alcool et le manque d’activité physique. Aujourd’hui, tout en s’inquiétant des facteurs de risque traditionnels, on insiste plus particulièrement sur l’influence de l’éducation, du style de vie, des conditions de vie et des facteurs psychosociaux dans le déclenchement et l’aggravation des maladies parodontales. En d’autres termes, il y a une relation bidirectionnelle entre la santé orale et le style de vie. D’un côté, la santé orale a un impact sur la qualité de la vie : différents aspects de la vie sociale et de la santé sont affectés par de problèmes de santé orale (les parodontites ont des conséquences à long terme sur la santé générale en augmentant le risque d’apparition d’autres maladies pouvant conduire une mortalité plus élevée). D’autre part, le style de vie (incluant les habitudes alimentaires, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’activité physique) est indépendamment associé à la santé orale en générale et à la santé parodontale en particulier. Il est intéressant d’observer que la profondeur des poches parodontales augmente avec l’aggravation des composantes majeures pouvant affecter le style de vie. En conséquence, l’état parodontal semble être un facteur clé qui influence la santé générale des individus et la santé parodontale pourrait être un bon marqueur clinique, facile d’accès, de l’état général. Enfin, le « style de vie parodontal » pourrait être un excellent modèle pour promouvoir une vie saine, à l’abri des comportements à risque pouvant affecter l’hygiène de vie.
Par le DR. Philippe Bouchard
1 – Que sont les maladies parodontales ?
Les maladies parodontales sont des infections bactériennes (microbiennes) qui affectent et détruisent les tissus qui entourent et supportent les dents (le parodonte). Les tissus concernés sont la gencive, les fibres d’attachement (ligament ou desmodonte) et l’os qui supporte les dents.
Les maladies parodontales constituent un problème important de santé publique. Elles représentent, avec la carie dentaire, les affections principales de la cavité buccale.
Ces pathologies sont appelées gingivites si elles concernent uniquement la gencive et parodontites si les tissus sous-jacents- en particulier l’os alvéolaire- sont atteints. »
Cas clinique. Voir rubrique 2 : Détartrage et surfaçages radiculaires
- Avant / Après : après traitement la gencive retrouve un aspect sain
La plaque dentaire qui contient les bactéries est la cause déclenchant les maladies parodontales. C’est un enduit qui se forme sur les dents et qui doit être éliminé chaque jour par le brossage pour prévenir son accumulation. Si la plaque dentaire n’est pas éliminée elle durcit et forme le tartre. Ce dernier ne peut être éliminé que par un détartrage.
Cas clinique. Voir rubrique 2 : Détartrage et surfaçages radiculaires
- Avant / Après : suppression des poches parodontales
Lorsque le tartre et la plaque dentaire s’infiltrent sous les gencives, sur les racines des dents, ils forment des espaces appelés poches. La brosse à dents ne pénètre pas sous la gencive. Une maladie parodontale risque de se développer. Les gencives sont irritées, inflammées; Les tissus qui supportent les dents peuvent être détruits. Avec la progression de la maladie, les poches s’approfondissent, la gencive et l’os sont détruits. Les dents peuvent devenir mobiles et tomber. Les mécanismes de défense immunitaire interviennent pour éliminer les bactéries. Dans certains cas ils contribuent à la destruction parodontale.
En effet, le développement et la progression de la maladie varient en fonction de :
- – La susceptibilité de chacun aux bactéries pathogènes, régulée par l’efficacité de ses mécanismes de défense et la présence de certaines pathologies systémiques (diabète en particulier) ou la prise de médicaments.
- – Des facteurs de risque tels que le tabac.
- – Le stress peut diminuer les capacités de défense contre les bactéries.
- – Des facteurs aggravants tels que les caries, les restaurations prothétiques inadaptées, les malpositions dentaires, la réalisation d’un traitement orthodontique qui représentent des facteurs de rétention de plaque dentaire.